Histoire de la PommePar Ginette Pradeau

 

         Le pommier est l’arbre fruitier le plus cultivé dans le monde. Paradoxalement, son fruit chargé de symbolique dès l’origine, est le fruit défendu.......

         D’innombrables variétés nous offrent généreusement des pommes toute l’année. La pomme est connue depuis la nuit des temps et elle a beaucoup fait parler d’elle.

Nos pommes actuelles sont issues de pommiers sauvages originaires d’Asie  Mineure dans le Caucase. On a même observé le pommier dans l’Himalaya jusqu’à 3000 mètres d’altitude.

         Peu à peu et plus récemment encore, les pommiers ont subi de nombreuses sélections et hybridations. Les croisements ont donné les différentes formes de pommes que nous connaissons.

         De nos jours il existe prés de 6000 variétés de pommes parfaitement identifiées.

         Le Pommier, son nom scientifique en latin : Malus

 

         La Pomme, le fruit malum, désigne aussi le coing, la grenade, la pêche, l’orange, le citron.

 

         Effectivement, nos anciens parlaient de pomme d’orange (loi poumo d’oranzé, lo poumo dé poumiè....) Le pommier, arbre fort ancien, s’adapte parfaitement au Limousin, une de ses régions préférées. En effet, climat et sol font que ses fruits sont des plus savoureux et excellents dans notre région (pommes de table ou pommes à cidre).

 

         C’est vers la fin du tertiaire, début du quaternaire, il y a environ 1,6 millions d’années, qu’apparut le pommier sauvage. Des empreintes de feuilles de pommier sauvage ont été découvertes dans des roches quaternaires, non loin de Marseille.

         Il y a un million d’années environ, les premiers hominidiens, primates appartenant à la même famille que l’homme, collectaient les végétaux sauvages.

Le pommier sauvage poussant dans les haies ou les broussailles donne des fruits plus petits et plus colorés que ceux des variétés cultivées. Sa présence assure une bonne pollinisation des autres espèces.

La pomme sauvage permet de faire d’excellentes gelées bien qu’elle soit parfois immangeable crue.

 

         Des restes de pommes coupées ont été découverts dans des habitats préhistoriques, dits sur pilotis, les palafittes du néolithique et de l’âge de bronze, environ 4500 à 700 ans avant J.C.

                  

 

Pommes coupées en deux et séchées.

 

Au néolithique,

les premiers paysans du monde 

Reconstitution de villages sur pilotis, les palafittes du néolithique .

 

 Charavines,

Les plus beaux sites archéologiques .

Nos pommes actuelles sont issues de pommiers sauvages originaires d’Asie  Mineure dans le Caucase. On a même observé le pommier dans l’Himalaya jusqu’à 3000 mètres d’altitude.

         Peu à peu et plus récemment encore, les pommiers ont subi de nombreuses sélections et hybridations. Les croisements ont donné les différentes formes de pommes que nous connaissons.

         De nos jours il existe prés de 6000 variétés de pommes parfaitement identifiées.

         Les Celtes, qui envahirent la Gaule au cours du 1er millénaire , appréciaient beaucoup la pomme. Ce fruit représentait un symbole dans leurs traditions Du 3éme au 1er siècle avant J.C. les romains et les germains détruisirent la puissance celtique des druides (les prêtres).

         Seuls subsistèrent, parmi les pays envahis, les royaumes d’Irlande.

 

La culture de la pomme s’est surtout propagée autour de la Méditerranée. Elle était surtout connue des civilisations :

égyptienne

juive

grecque

 

Les israélites, à la sortie d’Égypte, l’apportèrent en Palestine au 19éme siècle avant J.C.

 

Le pommier figure parmi les arbres que fit planter le pharaon Ramses II dans son jardin du delta (1301/1235 avant J.C.).

On parle de la pomme dans les festins olympiens (Homère dans L’Iliade et l’Odyssée, vers 850 avant J.C.)

L’Olympe est un sommet enneigé de 2917 m, abrupt, qui devait inspirer de la crainte aux Grecs

. Sans doute se représentaient-ils le séjour des dieux comme un lieu aérien très lumineux, mystérieux et inaccessible.

L’Olympe où les dieux dans l’éternelle stabilité demeurent

Ni les vents ne l’ébranlent,

Ni jamais la pluie ne le bat,

Ni la neige ne l’approche ;

Mais la limpidité y plane sans nuage ;

Toute blanche, une lumière l’environne.

                                                                                                             HOMERE,ODYSSEE, VI, 44

 

 

Hésiode, poète grec du 8éme siècle avant J.C., auteur d’ouvrages « Les travaux et les jours », enseigne les travaux des champs selon les jours et les saisons de l’année. Il parlait déjà de la greffe du pommier.

 

 

 

 

         Théophraste, philosophe grec vers 372/287 avant J.C., auteur d’ouvrages importants sur les plantes, citait déjà 6 variétés de pommes.

Pour les Gaulois, le pommier, mot d’origine celtique, était un arbre sacré comme le chêne, sans doute parce qu’il est souvent chargé de gui, le gui sacré vénéré par les druides.

Les Gaulois amendaient leurs pommiers avec du fumier et de la cendre. Le nom gaulois de la pomme aballo ou avallo survit dans le nom d’Avallon, ville de l’Yonne.

 

 

Paysans au retour des champs

La bullica, petite pomme citée dans un texte tardif, est peut-être aussi un mot d’origine celtique.

Si le nom français de la pomme vient du mot latin qui signifiait fruit (pomum), c’est sans doute parce qu’elle était, dans ce pays, le fruit par excellence le plus commun. En effet, en Gaule romaine, la pomme tenait une bonne place parmi les fruits.

 

Reconstitution d’une ferme gauloise.

Les plus beaux sites archéologiques de France.

Les romains pratiquaient la greffe. Ils possédaient de riches vergers sur leurs terres. Palladius, agronome latin, dans ses écrits, fait ressortir cette grande richesse.

 

Pomona :

 

 Pomone était la déesse des fruits et des jardins.

 

 

La première pomme célèbre fut celle d’Appius Claudius Caecus (IV/III siècle avant J.C.). Cet homme d’état et écrivain romain donna son nom à la pomme d’Api, un Api, une pomme d’Api. On dit les pommes appiennes (appiana mala).Il aurait cultivé, le premier, ce genre de petites pommes rouges et blanches, fermes et sucrées. 

 

Caton l’ancien, grand écrivain latin du deuxième siècle avant J.C., dans son livre « De re rustica », sur l’agriculture, ne compte alors qu’une demi douzaine de variétés.

                                                                                                                              

Varron (Marcus Terentius Varro) écrivain latin (116/27 avant J.C.), chargé par César d’organiser la première bibliothèque publique de Rome, rédigea un traité d’économie rurale Rerum rusticarum. Il y indique que chaque région possédait ses pommiers.

 

Pline l’Ancien  (23/79 après J.C.), un siècle plus tard, auteur de l’Histoire Naturelle Naturae Historiarum libri en trente sept volumes, considéré comme le plus illustre apôtre de la science romaine, décrivait dix sept variétés

Rosemerta, divinité gallo-romaine reconnaissable à sa corbeille de fruits.

Scène de repas.

Les fruits sont souvent représentés sur les bas reliefs, la pomme en premier. On en voit posées sur des autels ou dans des cornes d’abondance, sur les monuments, servies sur des plats prêts pour le repas, offertes en grande quantité à l’étalage des marchands de fruits. Le musée de Narbonne conserve une pittoresque sculpture funéraire, malheureusement bien abîmée.

 

Celle d’un marchand de pommes qui porte les fruits dans un haut panier rond, suspendu par des courroies autour du cou. Son appel familier à la clientèle est gravé dans la pierre :

Mala mulieres, mulieres meae

Ce que l’on peut traduire par :

Des pommes mesdames, mes bonnes dames.

C’est comme une préface, il y a deux mille ans à nos marchands des quatre saisons.

Rosmerta, divinité gallo-romaine, reconnaissable à sa corbeille de fruits, avait en charge l’abondance et la richesse.

Corne d’abondance, peinture murale, Narbonne

Les beaux sites archéologiques.