Propos Divers

Décidément, même avec la pomme nous ne pouvons nous détacher de

nos racines celtiques.

 

Issus de migrations de peuples, de la fusion de groupes indo-européens, les celtes occupèrent peu à peu la Gaule. Liens linguistiques et religion unissaient les Celtes entre eux. L’influence celte s’est maintenue longtemps chez les celtes bretons en Bretagne.

A Plougastel Daoulas, les habitants ont voulu renouer avec leurs traditions. Ils font revivre « L’Arbre à Pommes » et le souvenir de leurs morts.

A la Toussaint cet arbre est réalisé avec une branche d’If a plusieurs ramifications garnies de pommes !

Mais Bretagne et Limousin ne présentent-ils pas certains points communs ?

A Magnac-Bourg, pendant ces « journées de la Pomme Ancienne », faisons, nous aussi, revivre notre Arbre à Pommes. Chez les Celtes, l’If symbolisait la Connaissance, l’Action et l’Eternité tandis que le Pommier symbolisait la Connaissance Divine et l’ Immortalité. Ainsi par l’If et le Pommier, le druidisme continue sous une forme qu’il nous faut découvrir.

L’If et le Pommier sont inséparables.

 

 

Le Pommier était un des Sept Arbres Sacrés du bosquet des druides, un des arbres les plus nobles. Il était l’arbre de la sagesse. C’est pourquoi la Licorne aimait se réfugier et se reposer sous ses branches.

Les trois oiseaux éternels de CLIODNU, déesse du Monde Invisible, ne se nourrissaient que de pommes merveilleuses issues de l’Arbre de l’Autre Monde, la pomme conférait l’Immortalité et permettait d’attirer les Mortels au Pays des Fées.

Lorsque Konerin, jeune fils de la Déesse Mère fut brûlé il ne resta qu’une pomme au milieu des cendres de son bûcher. Deux mendiants l’offrirent à une vieille femme qui dut la faire manger à sa fille vierge.

Konerin renaît après cette fécondation par voie buccale, Konérin justifie alors son nom de Fils de la Pomme, c’est à dire le Fruit de la Sagesse.

Dans l’alphabet des arbres, le Pommier (sauvage) est la 14° consonne de l’alphabet druidique, lettre Q qui correspond à la lettre QUERT.

Le pommier sauvage partageait le mois de Coll, avec le noisetier . Les deux arbres offraient leurs fruits au même moment. Le noisetier était l’arbre des poètes tandis que le pommier les nourrissait divinement.

CUROI MAC DAERE, dieu de la Mort et roi du Monde donna à son épouse BLATHNAIT le secret de son âme (c'est à dire le principe de son fonctionnement) et lui confia que celle ci se trouvait au cœur d’une pomme que l’on ne pouvait couper qu’avec le glaive royal. Le fruit était caché dans l’estomac d’un saumon qui n’apparaissait que tous les sept ans.

Les sept jours de la semaine étaient non seulement associés aux planètes mais aussi aux arbres lettres. Le Pommier : lettre Q est associé à Vénus : Vendredi.

Les Vergers de La Farge et l’Office de Tourisme

De Magnac-Bourg

 

 

         Cette année grâce à l’obligeance de M. Siardex, responsable des Vergers de La Farge, l’Office de Tourisme de Magnac-Bourg a pu organiser sous sa conduite, deux visites.

        La première a eu lieu au moment des « Pommiers en Fleurs ». Le groupe  a d’abord été surpris par le coup d’œil sur ces milliers de fleurs et ensuite par la taille du verger ou plutôt de l’exploitation, 50 hectares couverts de pommiers. C’est une entreprise de taille européenne et à Vicq sur Breuilh s’il vous plait! Certaines  travées sont protégées de la grêle par des filets plastiques tendus à se rompre et ancrés au sol par d’énormes vrilles métalliques. De larges percées permettent à une noria d’engins divers de se déplacer rapidement et en toute sécurité. Nous avons visité plusieurs étangs, dont l’un descend à 7 mètres. Ils permettent d’arroser au goutte à goutte les arbres fruitiers.

Des hampes de pulvérisation surplombent les arbres pour lutter contre le gel précoce des fleurs. Le tout est alimenté par une énorme pompe animée par un non moins énorme moteur de camion. Toujours pour lutter contre le gel, des bottes de paille  sont stockées pour être allumées le moment venu. Et les traitements, direz-vous ? Ils sont calculés par ordinateur, on met la dose minima, juste ce qu’il faut quand il faut. Autre surprise, les nombreuses ruches installées entre les pommiers, les abeilles assurent la pollinisation, preuve que les traitements sont doux et permettent la cohabitation avec les insectes.

 

           Une deuxième visite s’est déroulée au moment des Pommiers en Pommes, le paysage a changé, c’est une symphonie de rouges et de jaunes. Nous avons appris que les pommes pouvaient prendre des coups de  soleil lorsqu’une branche trop chargée se pliait et que l’orientation de la pomme changeait par rapport au soleil. Autre surprise, la lutte contre le terrible Carpocapse, papillon dont les chenilles gâtent les fruits. Abandonné le carton ondulé autour des troncs, on installe des piéges appâtés avec une hormone femelle « la phéronome » qui attire le papillon male . Un piége par hectare suffit. Nous avons rencontré des cueilleuses de pommes qui nous ont appris comment bien cueillir. Il faut savoir que l’on passe trois fois dans les travées pour la récolte, il faut avoir l’œil en plus du tour de main. On cultive ici surtout des Golden, Royal Gala, Galamust et des Elstar. Pour ramasser toutes ces richesses, il est fait appel aux étudiants de la région. Une récolte moyenne tourne autour de 2000 tonnes !

 

Cette dernière visite de l’année s’est terminée autour d’un verre de cidre. Nous remercions une nouvelle fois notre mentor et nous lui disons à l’année prochaine.

N’oubliez pas les déjà célèbres Journées de la Pomme Ancienne de Magnac-Bourg, manifestation régionale organisée par l’Amicale du 3ème âge les 17 et 18 Octobre.

 

LA POMME DE NOËL

 

           La pomme est fort à l’honneur durant la période de Noël.

Dans l’Angleterre du XVII° siècle, c’est l’époque où l’on faisait des libations de cidre destinées aux pommiers.

En Normandie, les enfants allaient par les pommeraies, exorciser avec des torches de paille un mauvais génie appelé “BARBASSIONNE ”. Plusieurs contes anglais évoquent un  “ Homme - du - Pommier ” qui apparaît la veille du Nouvel An ou pendant la nuit de Noël.

Avant la vogue des boules dorées du commerce, c’est la pomme qui décorait les arbres préparés pour Noël, fête au soir de laquelle une belle  “ pomme d’orange ” était offerte aux enfants.

La coutume de préparer l’arbre de Noël est récente : elle fut introduite en France en 1840, à Paris, par la princesse Hélène de Hecklenburg.

 

La première mention connue d’un véritable arbre de Noël se trouve dans un texte de 1605 concernant Strasbourg, mais, vers 1850, cet usage était encore inconnu en Bavière rurale.

Les Brugeois et les artisans du XIX° siècle préparaient pour Noël une pyramide de bois décorée de papiers de couleurs et de lumières.     

En Angleterre, avant 1840 on préparait des pyramides mais sans lumières pour Noël et le Nouvel An avec des branches d’arbres persistants décorés de pommes.

C’est la Reine Victoria et le Prince Albert qui lançèrent lors de leur mariage la coutume de l’arbre de Noël. La coutume gagna rapidement la Russie, les Etats-Unis, l’Italie, l’Espagne, la Hollande...

En 1890, entre 30 et 35 000 arbres de Noël furent vendus à Paris. Mais partout au départ c’est une tradition des classes aisées.

Parmi les ancêtres de l’arbre de Noël, les “ arbres à pommes ” dressés au moment du solstice d’hiver, au sommet desquels il fallait grimper pour s’emparer du fruit, sont attestés au moins depuis le XV° siècle.

 

Le 1er janvier est le jour des étrennes, mot évidemment dérivé de strenae, nom de la coutume romaine. Cependant, dans de nombreux pays les cadeaux sont attachés à la fête de Noël, qui draine plusieurs coutumes des anciennes fêtes de Novembre.

En Allemagne, les présents de Noël sont probablement en rapport avec les pommes et les noix de St Martin et de St Nicolas (6 Décembre). Aux environs de Reichenberg, les enfants avaient coutume de suspendre leurs chaussettes aux fenêtres à la veille de St André (c’est à dire le 30 Novembre) donc entre la St Martin et la St Nicolas, pour les retrouver pleines de pommes et de noix.

A Hechlin, les enfants se rendaient de maison en maison pour une quête à l’occasion de laquelle l’un d'eux mimait St Martin recevant les dons de pommes sur une grande cuillère de bois.

De manière générale en Allemagne et en Belgique, St Martin est connu pour apporter des pommes aux enfants.

Les strenae romaines semblent avoir été des brindilles à l’origine et qu’à la St Martin et à la St Nicolas au XVI° siècle on avait l’habitude d’offrir les cadeaux dans des petits faisceaux de brindilles. Ceux-ci contenaient des pommes et autres menus présents.

Un cadeau commun au 1er de l’an, pour les enfants allemands était une pomme dans laquelle on avait introduit une pièce. Dans l’ERZGEBIRGE, St Pierre accompagne un personnage appelé Ruprecht, qui est vêtu de peau et de paille. Il porte un masque, une verge et une chaîne autour des reins, mais surtout il apporte un plein sac de pommes dont il fait présent.

Une partie des coutumes séculaires de Noël remonte nettement à d’anciennes fêtes de Novembre déplacées à cette période. C’est le cas du vieux sacrifice scandinave de la mi - hiver que l'on retrouve, depuis le Moyen - Age jusqu'à nos jours, dans l’exposition des têtes de porc et de sangliers, tenant une pomme dans la gueule, aux devantures des boucheries, à l’approche de Noël. En effet, le verrat, animal dédié au Dieu Freyr “ maître du monde des elfes ” qui sont des déités de la "fertilité – fécondité", était rituellement tué et mangé à Jol, fête du solstice d’hiver, des morts et de la fertilité.

Parmi les fêtes médiévales, celles de "l’enfant – évêque" (fortement combattues à partir du XVI° siècle), n’en subsistèrent pas moins fort longtemps en certaines régions à la St Nicolas ou aux St. Innocents, notamment au XVIII° siècle à Lyon et à Reims. Les enfants avaient coutume, en plusieurs lieux des forêts de Thuringe, de battre les passants avec des faisceaux de bouleau, en retour de quoi on leur donnait des pommes ou autres douceurs. En plein XIX° siècle, à Sens, les enfants jouaient encore aux évêques le jour des St Innocents et donnaient le nom d’âne à leur archevêque.

Au Danemark, une trace de cette ancienne fête  “ asinaria festa ” a été retrouvée toujours au XIX° siècle, dans un jeu d’enfants : ils habillaient l’un d’eux en blanc, l’asseyaient sur une chaise et chantaient une chanson commençant par  “ voilà  que nous consacrons un évêque à Noël ”, en lui offrant des noix et des pommes

 

La pomme joua également un rôle dans le mariage.

En Hongrie, le premier homme que voit la jeune fille qui mange une pomme rouge à Noël sera son époux.

Dans le Sussex, à la veille de Noël, les filles se réunissaient autour d’un feu devant lequel chacune attachait une pomme par une ficelle : l’ordre dans lequel tombaient ces pommes indiquait celui dans lequel se marierait les filles, alors que celle dont la pomme était la dernière à tomber devait rester célibataire.

 

Il est recommandé d’entourer les arbres d’un “ lien ” de paille, pendant la nuit de Noël , pour avoir des pommes en abondance.

En Pologne, avant de mettre la table, le soir de Noël, on répandait de la paille sur le sol, et on l’utilisait ensuite pour lier les arbres fruitiers afin de les rendre productifs (comme du reste en Suède).

En Charente : “ Pendant la messe de minuit, à Noël, on observe la lune. A ce moment les pommes viennent se placer sur les pommiers ; par temps clair, elles se mettent à leur aise ; si la nuit est noire, elles s’entassent en désordre ”.